Mediums : Photographie, Sculpture, Peinture, Dessin, Ecriture.
Thème : Symbolique de la Conscience.
L'Oeil est sa Symbolique Universelle.
Je le Met en Scène,
de Façon à Créer une Interrogation,
et Provoquer, Inconsciemment et Consciemment,
La Cognition du Monde dans Lequel Nous Existons.
L'Humain Devrai Être le Centre de Nos Préocupations.
L'Avoir ne Doit Pas Tuer l'Être.
M.21
M. 19
"Cet homme est en noir et blanc, une pelote de nerfs et de gris en nuance"
Telle fut ma première impression de Bruno Mesrine :
Un être taillé dans un estomac, ou une pierre qui respire.
Naissance à Rueil-Malmaison, école Louis Lumière,
Rambouillet, service (sévices) militaire.
Puis l'apprentissage du métier :
agence Glamour, agence Elite, agence Karin,
pour les couturiers Dior, Lanvin, Feraud.
Il multiplie les expériences "technique et humaine".
Et quelles expériences.
Il quitte un monde de strass et de stress
(il n'y a pas que le papier qui glace)
pour arpenter les rues de Nice, de Paris ou de Zurich :
début des reportages, bien loin des mannequins fuselés des agences.
1997, Platz Splitz, Letten, Zurich.
Le revers de la médaille ou de la pièce.
Qui s'évertue à ne jamais tomber sur la tranche.
Pile, face : celle de la misère, d'une justice en béquille.
Mais celle de l'ouverture aussi.
Je mets côte à côte les yeux des filles de papier et ceux des gens de la rue.
Les preumiers s'impriment en quadri,
les autres sur papier journal et en noir et blanc.
Reportages : Les halles, Tanzanie, hôpital Mohenbilli - section handicap.
A voir Chez Bruno, aucune accroche réelle, facile "familial",
"Aucune assurance" contre la vie".
Ses repos, je le crains sont des déprimes noires.
C'est en gros le parcours d'avant Vevey.
Bruno arpente les réalités diverses, nourrit son oeil,
travaille à ses écritures de lumières,
superpose des fleurs sur le béton des cités.
Certains hommes suivent le soleil, marchent en sa direction,
laissent à l'arriére la vue de l'obsédante progression de leur ombre.
Oublient aussi de nourrir cette part d'eux-même.
Pour cela tout voyage est le premier.
Bruno par ses images aime. Terriblement.
Je dis aime.
Ses clichés ne sont déjà plus du témoignage.
Le témoignage est un essai de situation face à un évènement.
Une personne est un évènement constant.
Bruno aime par la photo.
L'acte photographique pour utiliser une expression facile
est pour lui aussi élémentaire que celui de manger, parler, ect.
Lorsque l'on à soif de dire, il n'y a pas de de recul avec le mot.
Le mot redevient source, bonne ou mauvaise, mais sans souci que de couler,
de devaler la pente.
Dans certaines images, Bruno écrit avec la lumiére.
Bruno est toujours dans l'image, il vit dans son oeil,
tirera un jour l'inverse de son propre nom : un monochrome noir.
Plus trace Messieurs-Dames, de condition humaine,
d'empreinte, aucun visage, aucun oeil, aucune fleur en fenaison,
aucune ville, aucun passé dégueulés par l'histoire,
aucun Dieu révélé par la matiére.
Effacée l'image.
La lumière brûle et aveugle ?
Pas pour toujours.
Il pointera son Hasselblad direction soleil.
Extrait, préface du livre "Secret d'Atelier"
Nicholas Marolf
Editions de l'Aire, Vevey 2002.